Disponible gratuitement dès le lancement de la PlayStation 5, Astro’s Playroom avait surpris bien des joueurs par ses grandes qualités. Doté d’un level-design aux petits oignons, d’une réalisation solide et exploitant parfaitement la DualSense, le jeu de la Team Asobi semblait poser les bases d’une aventure plus complète. Presque 4 ans plus tard, le titre est là et l’attente est grandement récompensée. Oui, Astro Bot est un chef-d’œuvre.
Asobi, des idées de génie !
Si j’ai décidé de ne pas créer de faux suspense, c’est parce que les lignes qui vont suivre vont regorger de superlatifs en tout genre. Le jeu a dépassé toutes les espérances. Et ça commence par le génie de son gameplay et de son level design. Car pour qu’un jeu de plate-forme soit réussi, la créativité de ses niveaux et la variété de ses mécaniques sont les points centraux.
À ce niveau, Astro Bot est une hallucinante démonstration de maîtrise et d’inventivité. Du début à la fin, on progresse dans les niveaux avec le sourire aux lèvres tant tout est fun et bien pensé. Astro peut bien sûr sauter, léviter quelques secondes ou donner des coups. Mais ce qui propulse le gameplay à un autre niveau, ce sont les accessoires / transformations que notre petit robot utilise. Tenez par exemple, prenons le cas des deux poings à ressorts qu’il peut équiper au bout de ses bras. Cela lui permet bien sûr d’atteindre des ennemis à distance, mais aussi d’enfoncer des portes, de tirer des mécanismes et même de se catapulter en mode lance-pierre en fixant ses deux poings sur une surface puis en prenant du recul avant de lâcher la pression.
Imaginez maintenant que vous avez un mini éléphant sur le dos. Sa trompe peut aspirer des substances comme du miel ou de la glace. Pourquoi faire ? Tout simplement pour la projeter sous vos pieds lors d’un saut et créer ainsi une base temporaire pour atteindre des endroits hauts perchés. Ça vous dirait également de vous transformer en ballon de baudruche ? Astro peut se remplir d’air pour flotter dans les airs mais aussi décharger tout son air dans la gueule d’un ennemi qui grossira jusqu’à imploser ! Et je ne vous parle même pas de la transformation en éponge permettant de se gorger d’eau pour éteindre des feux ou arroser des Spontex pour les faire grossir et grimper dessus !
Vous l’aurez compris, Astro repose sur deux valeurs fortes : la variété et le fun. Le plaisir est sans cesse renouvelé et presque aucun niveau ne se ressemble. Le tour de force est d’autant plus remarquable que la prise en main est immédiate et que très peu de boutons sont utilisés ! Un pour sauter, un pour donner des coups, les gâchettes pour utiliser votre pouvoir équipé et de temps à autre la possibilité de souffler dans le micro de la DualSense ou d’utiliser la gyroscopie. C’est à peu près tout et pourtant quelle diversité de gameplay ! Pour avoir terminé l’excellent Super Mario Wonder il y a peu, je peux vous dire que j’ai trouvé Astro Bot tellement plus créatif, fun et varié. Dépasser Nintendo sur un jeu de plateforme, c’est assez remarquable.

Une aventure spatiale électrisante
À l’image d’Astro’s Playroom, ce nouvel épisode vient nous rappeler à quel point la DualSense est une brillante manette sous-exploitée par l’ensemble des studios. Ici, toutes les fonctionnalités sont parfaitement mises en avant : les vibrations spécifiques (mention spéciale pour les clapotis de la pluie), les gâchettes adaptatives, le micro et même ce gyroscope de malheur. Il fonctionne hein, c’est juste que j’ai toujours du mal avec la gyroscopie. Rien ne vaut le confort et la précision d’un stick analogique.
Du côté des niveaux, le jeu offre là encore une grande diversité avec des environnements enneigés, des prairies, des temples aztèques, des jungles, des villes en construction, des volcans en éruption, des cimetières hantés… Ils sont toujours bien pensés et proposent souvent une belle verticalité. Vous n’allez pas vous ennuyer. Le titre d’Asobi propose cinq galaxies structurées de la même façon : quatre niveaux principaux, un boss et un niveau final dans l’univers d’une licence Sony (Uncharted, God of War…). Ceux-ci, tout comme les boss, sont incroyablement inventifs et vous donneront le sourire. Pour finir ce “contenu principal” (les cinq galaxies et le boss de fin), comptez environ huit heures et bien plus si vous voulez finir les niveaux à 100%.
Au-delà de cette aventure principale, vous trouverez également un gros paquet de niveaux secrets à déverrouiller (la “Galaxie Secrète”) et de niveaux que j’appellerais niveaux “défi”. Cela vient doubler la durée de vie du jeu. Les niveaux défis sont répartis dans les cinq mondes et vous demanderont par exemple d’éliminer vos ennemis dans une arène rétro en gros pixels. Mais les niveaux défis qui vous donneront vraiment du fil à retordre sont les niveaux “perdus” : croix, carré, triangle et rond. Ces 16 niveaux élèvent la difficulté d’un coup et vous proposent une progression “die and retry”. La seule façon de les finir est de connaître leur parcours par cœur. Les sauts devront être millimétrés. Évidemment, ils sont tous aussi ingénieux les uns que les autres. Notez aussi la présence de quelques challenges contre-la-montre avec classements mondiaux à la clé. Bref, il y a largement de quoi faire. Et vous aurez envie de tout faire, car Astro Bot est l’hommage ultime à l’univers PlayStation que l’on aime tant.

L’hommage ultime à PlayStation, partie 2 !
Astro’s Playroom avait déjà mis la barre haute, mais cette fois tous les curseurs sont poussés encore plus loin. Chaque niveau vous demande de sauver (ou en tout cas essayer) des bots. Certains sont génériques, mais d’autres sont des personnages issus de l’univers PlayStation. Et il y en a un paquet ! Une fois ces bots sauvés, ils vous attendent tous dans votre base. Une planète où se trouve également votre vaisseau spatial, c’est-à-dire une PlayStation 5 ! Celui-ci est immobilisé puisque les pièces principales ont été volées et éparpillées dans les cinq galaxies. D’où vos pérégrinations à bord d’une DualSense à propulseurs !
Cette planète “QG” va vous donner le sourire avec sa musique entraînante et ses bots toujours en train de danser ou de vous aider à atteindre des points autrement inaccessibles. C’est aussi à cet endroit que vous pourrez personnaliser votre mini-vaisseau (peinture) ou même Astro (tenue / déguisement). Notez aussi le retour du distributeur automatique de capsules (Gashapon) déjà vu dans Astro’s Playroom. Il s’agit toujours de tirer des capsules aléatoirement et de les briser avec un bras robotique. Dès que vous obtenez un personnage de l’univers PlayStation, il vient directement peupler votre planète et vaque à ses occupations. PaRappa s’entraîne à rapper, Kratos aiguise sa hache tandis que l’adorable griffon Trico fait tranquillement la sieste. L’hommage à PlayStation est en tout cas total et intelligemment pensé, jusqu’au niveau final qui est vraiment excellent, mais je ne vous gâche pas la surprise. D’ailleurs même le générique de fin est novateur !

Astro Beau
A ce moment du test, vous êtes certainement déjà conquis par les qualités d’Astro Bot, mais ce n’est pas encore fini. Car le jeu assure au niveau visuel et sonore. Il propose une direction artistique colorée très réussie et un nombre conséquent de clins d’œil et d’animations amusantes dans les décors. Alors que vous progressez, il n’est pas rare de voir des animaux danser voire des feux d’artifice pour rendre le niveau vivant. Oui, le titre est incroyablement “feel good” et ça fait du bien ! Il y a aussi plein d’éléments interactifs, juste pour le fun. Vous pouvez taper dans un arbre pour faire tomber la neige ou tournoyer au milieu d’une cascade de diamants pour les projeter dans tous les sens. Graphiquement, le résultat est solide et si vous approchez assez près d’Astro, vous pourrez même apercevoir des réflexions de grande qualité sur son corps métallique.
Si la bande-son n’est pas forcément l’aspect le plus important d’un jeu de plateforme, Team Asobi s’est quand même donné à fond. Les thèmes donnent la pêche et restent en tête ! Et les bruitages sont excellents. Il y a d’abord tous les effets sonores qui sortent directement de la DualSense et qui sont vraiment bien intégrés. Et puis il y a tous ces petits cris et ricanements d’Astro et des bots qui viennent encore renforcer le côté adorable du titre. Un sans-faute.