Mafia : The Old Country – amour, gloire et cruauté !

critique Jeu vidéo
Mafia : The Old Country – amour, gloire et cruauté !

Que les mafieux en herbe se réjouissent, le nouvel épisode de la licence Mafia est enfin disponible. Il aura fallu être patient puisque neuf années se sont écoulées depuis la sortie de Mafia III. Après cet épisode qui n’a pas su faire l’unanimité, Hangar 13 a décidé de revenir aux sources. Et même encore quelques années avant, puisque c’est un authentique voyage dans la Sicile du début du XXe siècle qui nous est proposé. En cette période estivale, l’invitation semble alléchante. Le cocktail est-il aussi explosif que l’Etna ? Réponse dans les lignes qui suivent !

Au départ, Enzo a mauvaise mine !

Pour notre héros, Enzo Favara, l’aventure commence mal. Il travaille dans la mine de soufre locale, dans des conditions de pénibilité extrême et avec des patrons tyranniques. Après une rixe avec l’un d’eux, le jeune homme n’a d’autre choix que de prendre la fuite. Il est alors recueilli par Don Torrisi, un parrain de la mafia locale, très influent dans la Vallée Dorata et qui possède notamment un vaste domaine viticole. Vous vous en doutez, le Don et sa bande ne recueillent pas Enzo de gaîté de cœur. Il va falloir prouver votre valeur pour gravir les échelons, du nettoyage de la merde dans les écuries à un homme respecté, loyal et sans demi-mesure. Mafia : The Old Country se recentre sur ce qui a fait la force des deux premiers opus : une histoire mature, parfaitement narrée et qui ne fait que monter en puissance. Sans parvenir à être vraiment surprenant pour les habitués des films ou jeux du genre, il parvient sans mal à nous happer du début à la fin. 

Mafia : The Old Country se recentre sur ce qui a fait la force des deux premiers opus : une histoire mature, parfaitement narrée et qui ne fait que monter en puissance.

Après une première moitié où tout se met gentiment en place, avec un Enzo aux responsabilités limitées, la seconde moitié accélère clairement, surtout les quatre dernières heures qui tournent bien évidemment aux règlements de compte avec les autres organisations mafieuses locales. Au fil des 12-13 heures nécessaires pour terminer le titre, on ne s’ennuie pas une minute et on a du mal à lâcher la manette. Le cadre sicilien est immersif, oui, mais c’est aussi le casting de personnages qui nous donne envie d’avancer. Les différents protagonistes disposent chacun d’une vraie personnalité. Si vous êtes fan de la série, vous reconnaîtrez certainement l’un d’eux ! Le jeu est riche en dialogues, ce qui permet de bien développer leur caractère et motivations. D’ailleurs les doublages anglais du jeu sont très réussis. Hangar 13 a également eu la bonne idée d’intégrer des doublages siciliens ! Ceux-ci mettent vraiment dans l’ambiance mais la synchro labiale est très mitigée. La VF semble pour sa part un peu plus théâtrale et légèrement moins immersive, mais ce n’est que mon avis sur quelques minutes. Tant qu’on évoque l’aspect sonore, les musiques font le job, et contribuent à l’ambiance sicilienne, mais aucune ne m’a marqué à part le thème principal. 

Même sur une PlayStation 5 standard, le jeu est magnifique.

La beauté ensoleillée de la Sicile

Si le jeu nous captive, c’est aussi pour sa représentation magnifique de l’époque et de la Sicile. Les différentes vidéos révélées lors de la campagne marketing n’étaient pas mensongères : The Old Country est très beau. La région du sud de l’Italie flatte constamment la rétine, avec ses paysages à perte de vue, ses jolis bâtiments en pierre, son soleil perçant chaque fenêtre… On est plongé dans l’ambiance dès le premiers instants. De la ville fortifiée sur la colline au village portuaire en passant par de vieilles ruines ou encore une région minière, les lieux proposés servent de cadre idéal aux différentes missions. La modélisation des personnages se montre également convaincante, notamment lors des cinématiques où le statut de film interactif n’est pas usurpé. Les visages sont un poil en-deçà lors des discussions in-game, mais ça reste d’un bon niveau. A l’exception d’un peu de popping perceptible au début de quelques cutscenes, le jeu est donc visuellement très abouti.

On est plongé dans l’ambiance dès le premiers instants.

En nous replongeant 120 ans en arrière, les développeurs nous proposent de redécouvrir une époque où personne ne se souciait de savoir si l’IA allait prendre son travail ! Dans cet épisode, les premières voitures arrivent sur le marché pour les individus les plus fortunés, le rêve américain est omniprésent dans les pensées et les femmes n’ont quasiment aucune liberté. Cette dernière thématique est largement exploitée par les scénaristes avec le personnage d’Isabella, qui a un rôle central dans l’aventure que je vous laisserais le soin de découvrir. Vous pouvez peut-être même le deviner mais chut… je ne vous en dis pas plus !

Encore un fan de Johnny qui a allumé le feu ! Il va falloir vite sortir de là.

La formule Mafia à sang pour sang

Quand Hangar 13 nous parlait de revenir aux sources, on n’imaginait pas forcément à quel point ! J’avais énormément apprécié le remake de Mafia, et je vous disais à l’époque dans mon test que le gameplay était aussi classique qu’efficace. Bis repetita pour The Old Country. Si on s’en tient aux mécaniques de jeu, c’est presque un skin sicilien appliqué sur le remake. On retrouve donc toujours une alternance de fusillades, de séquences d’infiltration et de conduite avec exactement les mêmes forces et faiblesses que précédemment. Si vous êtes à la recherche d’un jeu novateur, avec un gameplay extrêmement riche et des choses jamais vues, vous risquez d’être déçu. Pour autant le jeu est loin d’être déplaisant, c’est juste que l’on a déjà joué à ce genre de titres un paquet de fois depuis quinze ans. 

Quand Hangar 13 nous parlait de revenir aux sources, on n’imaginait pas forcément à quel point !

Les fusillades consistent globalement à se planquer derrière un élément du décor et à sortir au bon moment pour liquider un ennemi. Puis on se déplace rapidement jusqu’à un autre endroit servant de couverture, on refroidit d’autres salopards et on avance. Simple, sans fioriture mais ça marche. Enzo a de nombreuses armes à sa disposition pour varier les plaisirs (pistolets, fusil, fusil à pompe, grenades…). Foncer tête baissée mènera en général à votre mort puisque les flingues en face font pas mal de dégâts. J’ai joué en difficulté Normale et il n’y a rien d’insurmontable si vous ne vous la jouez pas kamikazes. D’autant plus que les ennemis sont stupides. En effet l’IA est un point noir, comme d’habitude avec la série. Ne comptez pas trop sur l’intelligence de vos adversaires pour s’organiser et vous prendre à revers. En général, ils restent rigoureusement à la même position, sortent de leur cachette quelques secondes pour vous tirer dessus puis se remettent à couvert pour recharger, non sans crier au passage “Reloading” à chaque fois, parce que c’est important que vous le sachiez hein ! Quand finalement l’un d’eux s’impatiente, il vient tranquillement en ligne droite dans votre direction, bien à découvert, attendant gentiment que votre balle de shotgun explose son crâne. Quelques fois, je me suis même retrouvé face à un ennemi bloqué quelques secondes contre un élément.

Les phases d’infiltration sont, elles aussi, classiques. On contourne les ennemis sans se faire voir, si nécessaire en jetant un objet (pièce, bouteille…) pour les distraire. Évidemment on peut aussi les tuer discrètement et cacher les corps. En raison de l’IA aux fraises, ces phases sont plutôt simples. D’autant plus que Enzo peut utiliser sans limite son “instinct” pour voir les gardes en surbrillance quelques secondes. 

La belle Isabella est au centre de l’intrigue. Oui, les cutscenes sont visuellement réussies.

A couteaux tirés

Finalement, la vraie nouveauté de ce nouvel opus, ce sont les combats au couteau. Les développeurs devaient vraisemblablement en être fiers puisque l’intégralité des boss sont à éliminer via ces duels à l’arme blanche. D’un côté cela fait monter l’intensité et apporte un poil de variété au gameplay, mais de l’autre il est dommage d’en avoir autant abusé. 

Dernier point de gameplay : il est bien sûr possible de conduire des véhicules, mais aussi de monter à cheval. D’ailleurs, vous ne serez pas surpris d’apprendre que le jeu vous fera participer à deux courses, une vraie marque de fabrique de la saga. Je n’ai pas grand chose à dire sur la maniabilité du cheval, très plaisante. Pour les voitures, la sensation de vitesse est bien là et la maniabilité est plutôt agréable, mais il ne faut pas chercher le réalisme.

Contrairement à Mafia III qui adoptait totalement les codes de l’open world contemporain, avec beaucoup de libertés et une map énorme, The Old Country revient à la formule initiale. Le monde ouvert sert de cadre à l’aventure mais celle-ci est linéaire et dirigiste. Rares sont les moments où vous pouvez vraiment vous balader à votre guise. Il n’y a de toute façon pas grand chose à faire à part collecter des objets (cartes des saints de l’Eglise, articles de journaux sur des faits historiques de début 1900, étranges sculptures de renard…). Les seules choses intéressantes à trouver sont les breloques. Celles-ci permettent d’activer des bonus passifs (jusqu’à cinq simultanément).  Une gestion des compétences dans sa forme la plus embryonnaire en quelque sorte. Quant aux dinars, ils permettent d’acheter des couteaux, armes à feu ou encore des voitures, même si honnêtement vous pouvez très bien terminer l’aventure sans rien acheter de particulier. 

7 7

Avec The Old Country, Hangar 13 nous offre un brillant retour aux sources qui n’aura aucun mal à convaincre les fans de la licence. La formule est classique, mais brillamment maîtrisée et donc diablement efficace. Le nouveau cadre sicilien flatte la rétine et l’histoire se laisse suivre comme un bon film de mafia, avec sa galerie de personnages bien écrits et son excellente mise en scène. Il faut toutefois savoir où l’on met les pieds. Certains nouveaux venus pourraient être rebutés par l’open-world limité, l’IA aux fraises ou encore le gameplay vu et revu. Mais franchement, pour 40 euros, l’aventure vaut largement le détour.

Points forts

  • Une atmosphère au top
  • Des graphismes alléchants
  • Une histoire convenue mais prenante
  • Des personnages bien écrits et bien doublés…
  • …avec des voix siciliennes proposées !
  • Un bon rythme
  • Un prix bas en accord avec sa durée de vie (12h environ)

Points faibles

  • Gameplay très classique (mais encore plutôt efficace)
  • Une IA qui fait vraiment de la peine
  • Duels au couteau surutilisés
  • L’open world sans quêtes annexes pourrait déplaire à certains (pas à moi)

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