Malgré leur immense popularité, les jeux Fallout ne m’ont jamais vraiment intéressés. J’avais bien donné sa chance à Fallout 4, mais j’ai lâché l’aventure après une quinzaine d’heures de jeu. Alors forcément quand Amazon a annoncé l’adaptation de l’univers en série, j’étais davantage curieux que surexcité. Et comme souvent, c’est quand on ne s’attend pas à grand chose que l’on est au final surpris en bien !
Tous aux abris !
Pendant longtemps, les adaptations d’un média à un autre étaient synonymes de navets. Combien de films sont devenus des jeux vidéo médiocres et inversement ? Heureusement la tendance semble quelque peu s’inverser. Ces dernières années, on a pu découvrir les fabuleuses séries The Last of Us et Arcane mais aussi le retour très réussi de Mario au cinéma. Sans surprise, la clé du succès semble être le respect du matériau d’origine. Amazon l’a bien compris et c’est ainsi que Todd Howard, le producteur des récents jeux Fallout, occupe ce même rôle sur la série. Il a donc pu assurer une grande cohérence avec l’univers développé par Bethesda. Amazon a également confié l’adaptation à deux showrunners réputés puisqu’il s’agit du couple Jonathan Nolan et Lisa Joy. Le duo est déjà à l’origine des excellents shows Person of Interest et Westworld. Il y avait donc de l’ambition.
Todd Howard a pu assurer une grande cohérence avec l’univers développé par Bethesda.
Et cela se matérialise par une toute nouvelle histoire dans l’univers post-apocalyptique déjanté de la licence. On suit un groupe relativement restreint de personnages. D’abord Lucy, l’héroïne principale, habitante de l’abri anti-atomique 33. Après toute une vie sous terre, elle va partir à la surface à la recherche de son père. Son personnage n’a pas froid aux yeux et elle va découvrir la folie et l’horreur du monde via des épreuves difficiles à surmonter. On découvre aussi le personnage de Maximus, membre de la Confrérie de l’acier qui souhaite devenir un chevalier en armure (les fameuses armures/robots emblématiques de l’univers). Il y a également Cooper Howard, l’ancienne gloire d’Hollywood que les années ont totalement transformée. De son côté Norm, le frère de Lucy, mène l’enquête sur des événements étranges dans les abris.
La narration de la série est une franche réussite. On alterne entre les mystères des abris souterrains, la violence inouïe de la surface encore en partie radioactive et les flashbacks forts intéressants nous expliquant comment l’apocalypse nucléaire est arrivée en pleine Guerre Froide. Evidemment Vault-Tec, la célèbre société créant les abris atomiques, est au cœur de l’intrigue. Les différents arcs narratifs sont suffisamment intéressants et rythmés pour tenir en haleine le spectateur durant les huit épisodes de cette première saison. Je n’ai pas ressenti de “mou” en milieu de saison comme cela pouvait être le cas dans The Walking Dead par exemple. On a même le droit à un ou deux petits twists, pas forcément surprenants, mais qui fonctionnent bien et qui donnent envie de voir la suite de la série. Seul petit bémol, les protagonistes ont tendance à se retrouver au même endroit au même moment, un peu trop souvent pour que cela soit vraiment crédible.
Un cocktail explosif
L’un des forces de l’univers Fallout c’est aussi ce mélange de trash, d’humour et d’horreur. Le cocktail est savamment dosé. Il ne faut pas s’attendre à des séquences émouvantes ou à des jumps scare. Par contre le ton est résolument décalé et la plupart des habitants de la surface sont perturbés, drogués et violents. Le show n’est d’ailleurs pas du tout adapté à un jeune public. A l’image de The Boys, également sur Amazon Prime Video, le sang est omniprésent et vous aurez droit à votre lot de membres du corps arrachés, de têtes explosées et de créatures bien dégueulasses ! Mais avec un côté kitsch qui prête à sourire. Et c’est cet humour décalé qui permet justement à la série de se démarquer de bien d’autres oeuvres post-apocalyptiques. Si on ajoute le concept des abris et des règles communautaires liées, cela donne une vraie identité à Fallout.
Vous aurez droit à votre lot de membres du corps arrachés, de têtes explosées et de créatures bien dégueulasses.
Je vous disais un peu plus haut que les producteurs du show avaient assurés, mais c’est aussi le cas globalement des acteurs. Avec Ella Purnell en lead. L’actrice qu’on avait déjà vu dans Yellow Jackets, Miss Peregrine et les Enfants particuliers ou encore entendu dans Arcane (elle double Jinx), est convaincante en baroudeuse, tête brûlée, mais aussi profondément naïve. Walton Goggins est plutôt efficace également dans son rôle de cowboy caricatural mais à la personnalité plus intéressante que prévue. Aaron Moten (Cooper) et Moisés Arias (Norm) assurent également leur partition. Côté musique, on retrouve avec joie Ramin Djawadi. Le compositeur préféré de Jonathan Nolan est de nouveau inspiré, même si ce n’est pas sa bande-son la plus marquante. Cela est aussi lié à la légèreté de la série qui ne cherche pas à aller dans l’émotion. Mais le show est plus que plaisant à regarder et à entendre.