Cette critique comporte des spoilers mineurs sur les événements de la saison 1 mais ne spoile pas la saison 2.
Il y a deux ans, Amazon Prime Video nous proposait la première saison de The Wheel of Time (La Roue du Temps en français). Et cette dernière était une franche réussite, malgré un final un peu en deçà des attentes. En cette rentrée 2023, la série de fantasy adaptée de l’œuvre littéraire de Robert Jordan a fait son grand retour, un an jour pour jour après le lancement sur la plateforme de la série tant attendue Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir. Et si la meilleure série de fantasy d’Amazon était en réalité la moins mise en avant ?
La roue de l’infortune
Après les événements de la saison 1, notre groupe de héros et héroïnes se retrouve dispersé aux quatre coins du monde et nous suivons donc leurs péripéties de façon globalement séparée. C’est l’occasion de découvrir davantage les caractères et motivations de chacun. Et le développement des personnages cette saison est plus que satisfaisant. Avec une mention spéciale à la trame scénaristique autour de Nynaeve et Egwene, intéressante, sombre et prenante de bout en bout. C’est un peu la force des huits épisodes de cette deuxième saison : le rythme est bon, l’intrigue nous tient en haleine et parvient à offrir quelques rebondissements. Pour moi on est un cran au-dessus de la saison 1 qui était déjà fort plaisante à suivre. Les développements autour de Moraine et Lan sont intéressants et apportent une touche humaine bienvenue, chacun exposant ses forces, faiblesses et peurs. Quant à Perrin et Mat, ils sont à la recherche de leur identité et se posent moult questions sur le chemin à suivre.
On est un cran au-dessus de la saison 1 qui était déjà fort plaisante à suivre
Alors que Rand souhaite apprendre à contrôler son pouvoir, toute la bande est confrontée à de nouvelles menaces puisque les serviteurs du Ténébreux sont toujours plus dangereux. D’ailleurs eux aussi gagnent en épaisseur et on découvre une véritable lutte pour le pouvoir en interne. Du côté des Aes Sedai, les personnages sont en niveaux de gris et on comprend mieux les rouages du système. Cette saison introduit également de nouvelles têtes sur quasiment tous les fronts, et elles apportent vraiment quelque chose à l’intrigue. Bref, je ne vais pas vous spoiler les événements de cette saison mais la narration est en tout cas de qualité.
De la fantasy de haut niveau
Pour ne rien gâcher, la série continue d’être à la hauteur d’un point de vue visuel. Malgré un budget sensiblement inférieur aux Anneaux de Pouvoirs, The Wheel of Time est clairement dans le haut du panier. La 3D est convaincante et les effets spéciaux sont de qualité. Quelques lieux et intérieurs sont vraiment superbes. On est donc bien immergé dans l’univers proposé. Les différentes scènes d’action sont dans la même veine que celles de la saison 1 : efficaces et matures. Il s’agit toujours d’une série de fantasy grand public mais j’apprécie particulièrement sa part sombre. Au délà des thèmes habituels (l’amour, l’amitié, la destinée…), des thèmes comme l’esclavage sont au coeur de l’histoire.
Bien sûr, pour que l’on ait envie de suivre une série, le casting doit se montrer à la hauteur et chaque acteur et actrice doit “incarner” son personnage. De ce côté je me permets de souligner la très belle performance de Madeleine Madden (Egwene) qui confirme tout son talent. Déjà aperçu dans Peaky Blinders, Natasha O’Keeffe (Selene) fait quant à elle une arrivée remarquée dans son rôle de femme fatale. Le reste du casting est également convaincant avec toujours une Rosamund Pike (Moiraine) en tête d’affiche. Enfin, vous serez sans doute surpris de découvrir que Mat Cauthon n’est plus interprété par Barney Harris, ce dernier avait quitté précipitamment la série juste avant la fin du tournage de la saison 1 sans qu’aucune raison officielle ne soit donnée. Il est remplacé par Dónal Finn.