Indiana Jones et le Cercle Ancien remet la licence au premier plan !

critique Jeu vidéo
Indiana Jones et le Cercle Ancien remet la licence au premier plan !

En perdition totale au cinéma, Indiana Jones ne souhaite pas pour autant devenir une simple relique du passé. Le jeu vidéo apparaît alors comme une véritable cure de jouvence pour notre archéologue. Surtout entre les mains de Machine Games, qui a su prouver, avec ses Wolfenstein, sa capacité à redonner brillamment une seconde vie à des licences historiques. Sortez le chapeau, la torche et le fouet, on a des trésors qui attendent et des nazis à descendre.

Un Indiana Jones comme on n’en voit plus !

Sorti en fin d’année dernière sur Xbox Series, Indiana Jones et le Cercle Ancien arrive donc sur PlayStation 5 avec l’ambition de s’imposer chez Sony, le constructeur réputé pour ses exclusivités solo mémorables. Et qu’on se le dise, le titre est un hommage réussi aux premiers films. Tout commence en 1937 par le vol d’une statue de chat momifié dans le musée de Marshall College où enseigne Indy. Notre explorateur a surpris le voleur sur le fait, mais ce dernier l’a assommé sans mal avant de prendre la fuite. Il faut dire que c’est un géant, du genre Victor Wembanyama mais bien plus costaud ! Tout ce qu’il reste de ce vol est un étrange pendentif nous mettant sur la piste du Vatican et de ses plus sombres secrets.

Notre aventure commence donc dans la célèbre ville-état, mais va nous emmener aux quatre coins du monde. Sans vous spoiler, sachez que vous verrez une certaine variété de paysages ainsi qu’une alternance de zones ouvertes et de passages plus linéaires, et souvent plus rythmés. Évidemment Indy va se retrouver au cœur d’une intrigue mondiale dans laquelle les nazis font tout leur possible pour récupérer des reliques offrant, une fois réunies, un pouvoir sans commune mesure. L’archéologue allemand Emmerich Voss fait donc office d’antagoniste principal, teinté d’un fort côté caricatural bien rétro, à l’image des vieux films. Heureusement, on pourra compter sur l’aide de quelques amis, et surtout de la journaliste Gina Lombardi, véritable acolyte pendant la majeure partie de nos péripéties.

Qu’on se le dise, le titre est un hommage réussi aux premiers films.

J’attendais le jeu comme un genre d’Uncharted à la première personne, mais ce n’est pas vraiment le cas. Indiana Jones et le Cercle Ancien est un jeu d’aventure, d’exploration et d’infiltration, sans l’orientation action qu’on retrouve chez Nathan Drake. Il vaut mieux se faufiler que se la jouer Rambo, sous peine de mort quasi certaine. Ce côté plus posé apporte avec lui un rythme plus calme, surtout dans la première moitié du jeu, où j’ai parfois trouvé qu’il y avait des longueurs. La seconde moitié du titre m’a davantage séduit, avec une histoire qui progresse, des séquences plus spectaculaires et des moments plus mémorables.

La vue à la première personne couplée au HUD minimaliste renforcent incontestablement l’immersion.

Un coup de fouet pour les jeux d’aventure

Au niveau du gameplay, on a une alternance de phases plutôt intéressante. La recherche d’indices est un élément central. Indiana dispose assez tôt dans le jeu d’un appareil photo qui va vous permettre de capturer tout un tas de lieux, d’objets, de personnages. Ces photographies se retrouvent alors toutes dans un menu, vous permettant de les consulter à tout moment et d’obtenir l’analyse d’Indy sur ce que cela peut signifier. Vous n’êtes pas forcément obligé de récolter tous les indices pour avancer, mais en général cela aide, surtout à résoudre les nombreuses énigmes qui vous font face. Car évidemment, lorsqu’on parle de la licence, on imagine directement ses salles piégées et ses énigmes à résoudre pour sortir vivant. Le Cercle Ancien fera donc marcher vos cellules grises sans pour autant vous confronter à un challenge insurmontable. Sachez par ailleurs que Machine Games a eu la bonne idée de vous laisser choisir la difficulté des énigmes. On peut ainsi paramétrer la difficulté des combats et la difficulté des énigmes indépendamment. Bien vu.

Du côté de l’exploration, Indy peut sauter, ramper, escalader certaines parois, mais aussi utiliser son fouet pour plusieurs choses. Il est possible de l’utiliser comme un genre de “liane”, en bloquant le fouet dans un point d’ancrage et en s’élançant pour franchir un gouffre, par exemple. On peut aussi agripper un mécanisme distant et tirer un coup sec sur son fouet pour l’activer. Sans oublier la possibilité de s’en servir comme une corde pour monter ou descendre (en rappel) le long d’une paroi.

Evidemment, lorsqu’on parle de la licence, on imagine directement ses salles piégées et ses énigmes à résoudre pour sortir vivant.

Si les séquences de réflexion et de logique m’ont convaincu, du côté des affrontements, c’est une autre paire de manches. Indiana n’est qu’un archéologue, après tout. Il est donc bien plus logique que ce dernier opte pour la discrétion. Dans la majeure partie des situations où les nazis (ou les fascistes) rôdent, il faudra bien analyser leurs déplacements pour passer sans être vu. Ou bien pour arriver dans leur dos afin de les assommer sans être repéré. Vous pourrez ensuite déplacer le corps inerte pour le cacher à l’abri des regards. Ces phases d’infiltration fonctionnent à peu près, mais l’IA inégale des ennemis vient ternir le tableau. Souvent, quand vous passez à 10 mètres d’un soldat, il va vous voir et sa jauge d’alerte va augmenter. Mais si vous vous cachez rapidement, il va simplement se dire que ce n’était rien et ne viendra même pas enquêter. D’autres fois, les ennemis vont être tellement nombreux et concentrés qu’ils vous repèreront trop facilement malgré vos efforts de discrétion.

Dans les combats au corps à corps ou à distance, les réactions adverses manquent souvent de cohérence. Ces phases sont d’ailleurs les moins réussies du titre, la faute à une certaine rigidité et à des sensations de tir décevantes. De toute façon, comme je vous le disais, il vaut mieux éviter la confrontation directe. Surtout qu’on dispose d’une barre d’endurance et de santé assez réduite. Toutefois, il est possible d’utiliser des bandages ou de manger (pain, fruits…) pour améliorer son état. Au fil des pérégrinations, on peut aussi trouver ou acheter des petits “guides” qui sont en fait des améliorations de compétences. Augmenter sa santé, transporter plus de munitions, voler l’arme d’un ennemi d’un coup de fouet… Autant de petits plus qui feront la différence. Pendant la vingtaine d’heures qui m’a permis de finir l’aventure principale et quelques missions annexes, je me suis peu servi des armes à feu. J’ai trouvé plus fun d’utiliser ce que j’avais sous la main pour le corps à corps (pelle, tuyau en acier, marteau, casserole…). On peut aussi donner de bons coups de fouet pour calmer les ardeurs nazies !

La modélisation d’Harrison Ford est assez dingue !

Une telle fidélité, je tire mon… chapeau !

L’aventure proposée par Le Cercle Ancien parvient à nous immerger sans mal dans l’univers d’Indiana Jones grâce à un vrai souci du détail. Le rythme du jeu et ses différentes phases de gameplay sont fidèles à ce que l’on peut voir dans les films. Mais c’est surtout par son ambiance et sa réalisation, tant graphique que sonore, qu’il fait mouche. Le jeu est globalement très beau, avec de chouettes éclairages, de jolis et variés panoramas (enneigés, désertiques, luxuriants) et une modélisation d’Harrison Ford remarquable. On note toutefois des textures assez inégales, mais également des visages mi-figue mi-raisin. Très convaincantes lors des cutscenes, les expressions faciales sont nettement plus limitées chez certains PNJ. D’une manière générale, les animations des personnages sont décevantes, cela manque de souplesse et de naturel, et on note par moments des bugs de collisions. Mais le titre est quand même plaisant à l’œil et dispose d’une bonne mise en scène, avec des phases too much dans le plus pur esprit des films. À noter d’ailleurs que le jeu passe régulièrement en vue à la troisième personne pour les cinématiques ou les phases de plateformes.

Côté audio, le jeu n’abuse pas des musiques, et on est en général immergé dans l’environnement local grâce au sound design. Bien sûr, quelques musiques sont présentes, dont l’emblématique thème principal. Mais ce n’est pas tout, puisque, dans un souci de fidélité, les développeurs ont utilisé de nombreux effets sonores des films comme base de travail. Le “clac” du fouet a été fidèlement reproduit pour garder sa signature sonore ! Enfin, un petit mot sur les voix françaises pour clôturer ce test. La voix d’Indiana va incontestablement faire débat. Bethesda a fait appel à Richard Darbois, la légendaire voix française d’Harrison Ford. Si cela peut sembler logique et renforce la fidélité aux films, le timbre du doubleur de 73 ans ne colle pas vraiment avec le jeune archéologue représenté à l’écran. Les autres voix sont dans l’ensemble correctes, bien que parfois un peu caricaturales côté ennemis.

Bon là, clairement, il va y avoir pas mal d’appels aux compagnies d’assurance !

7 7

Indiana Jones et le Cercle Ancien réussit haut la main son pari et s’impose comme un indispensable pour tous les fans de l’archéologue. Le titre est ultra fidèle à l’esprit des films, dans absolument tous ses aspects. L’inédite aventure proposée nous fait voyager et offre une durée de vie solide, avec pas mal d’à-côtés pour ceux qui ont soif d’exploration. Les graphismes sont également à la hauteur des attentes, malgré quelques inégalités. Inégalités que l’on retrouve aussi au niveau du rythme, un peu trop lent en début de partie. Quant au gameplay, il est aussi bon sur sa partie exploration et énigmes qu’il est décevant sur sa partie infiltration et combats. Un bémol qui empêche le titre de tutoyer les sommets vidéoludiques, mais il n’en était pas si loin.

Points forts

  • Un vrai Indiana Jones, hyper fidèle aux films
  • Et donc un vrai souci du détail qui ravira les fans
  • Des phases d’explorations intéressantes
  • Des énigmes variées et réussies
  • Durée de vie solide, surtout avec les missions annexes
  • Visuellement très réussi
  • Deuxième partie du jeu bien rythmée

Points faibles

  • Une IA décevante et parfois frustrante
  • Animations faciales mitigées hors cutscenes
  • Les combats à l’arme à feu presque superflus
  • La voix française d’Indiana trop âgée casse quelque peu l’immersion
  • Première partie du jeu un peu mollassonne

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